L'ankoù

Bonsoir à tous,

Suite un précèdent post où j'ai cité le personnage de l'ankoù, j'ouvre ce post enfin de vous parlez de ce personnage qui est encré dans le folklore Breton.
L'ankoù represente la mort, il est celui qui vient chercher les vivants quand leur dernière heure est venue, qui les faits passer de vie à trépas et qui les conduie dans l'autre monde.
L'ankoù est un homme, il est représenté (par chez moi) comme un squelette enveloppé dans une sorte de toge noir (à capuche) armé d'une faux (grande faucheuse); il est aussi représenté vêtu comme un paysan (breton du 19e), portant un chapeau large, chevelure blanche et longue.
L'ankoù se déplace avec sa charette qui sert à transporter les morts, ses roues grincent abominablement.
Il suffit de l'appercevoir pour mourir, en général, personne n'y échappe. Même ceux qui essayent de se cacher ou de marchander avec lui.
Il ne se laisse pas corompre, il n'a qu'une parole.
On dit que l'Ankoù est tantôt le dernier mort de l'année et parfois le premier.
En breton, lorsque l'on frisonne on dit :"tremenet eo an Ankoù drezon" (l'Ankou m'a parcouru).
La chouette effrai est représentée comme étant l'oiseau de l'ankoù, car on raconte que quand une chouette effrai vient se poser à la fenêtre d'un malade elle dit :"sin, sin, sin, sin, an Ankoù hou, hou, hou, digorit d'an Ankoù"( traduction: le signe, le signe, le signe de l'Ankoù, ouvrez à l'ankou).
L'Ankoù est cité dans les contes Bretons, j'en ai attendu plusieurs, mais j'étais bien trop petite pour m'en rappeller dans l'intégrallité.

Voila, fini bonne nuit à tous.

Sympa comme histoire...j'adore le folklore...et les chouettes

Superbement intéressant... Sur plusieurs points en fait...
Je vous dirai plus tard peut-être...

Bonne nuit à toutes et à tous.

BlueMontain

Merci pour les precisions autour de cette legende !!

J'imagine bien , enfant on doit s'en raconter des histoires autour de l'ankoù !!

Je connaissais une histoire du meme genre ...

Ah ben Strégoïka,

je suis toute ouïe... Tu racontes, dis ?

BlueMontain

Ravis que ca vous plaise!
Je dois préciser que la supertition de la chouette est toujours dans les moeurs. L'autre jour j'entendais dire : "tiens j'ai vue une chouette chez le voisin l'autre soir, il est mort hier..."
A chaque fois que j'entends une chouette, je me dis que c'est signe de mauvaise augure... Qu'il y a quelqu'un qui est DCD dans mon entourage.
Les anciens racontent aussi qu'avant de mourir on entend des grincements d'essieu (sa fameuse charette).
A+
Bonne journée à tous!

Merci pour ces infos Stephanie !

Interessant , chez nous c'est l'inverse ,on dit que quand la chouette "chante ",cela annonce qu'une femme enceinte va accoucher .C'est la grand mere à ma femme qui nous avait appris cela ,fait avéré car ont l'a entendu à chaque fois deux ou trois semaines avant que ma femme accouche .... Par contre l'ankou connaissait pas ,à l'occasion je demanderais à sa grand-mère si la chouette est aussi signe de départ d'une personne . Boyzen

la chouette est un animal important, qui apporte soit un signe de mort, soit un signe de vie , suivant la façon dont on la vois ou l'entend.

c'est un animal de protection en règle général.

j'adore les chouettes et les corbeaux aussi...Ils me rassurent...maintenant je sais un peu plus pourquoi...

Strégoïka... Tu racontes dis...

Boyzen, super intéressant l'histoire de chouette et d'accouchement !
De quelle région/pays vient cette légende, s'il te plaît ?

BlueMontain

L'origine je ne sais pas ,c'est un truc de vieux comme on dit ,sa grand-mere doit tenir cela de ses parents ? Je me souviens juste que pour la premiere ,elle a dit à ma femme qui n'était pourtant qu'a sept mois qu'elle ne tarderais pas à accoucher car cela faisait 2 ou 3 nuit qu'elle entendais la chouette "chanter " (ma femme dormait chez sa grand-mere car allité ). Sa grand-mere est du sud-ouest de la France ,Bordeaux plus précisement . Boyzen

Je suis peut-être comme certains d'entre vous, je collectionne les chouettes et les hiboux... et ce depuis toute petite.

J'aimerais quand même ajouter que les chouettes et les hiboux n'ont pas toujours été de oiseaux de mauvais augures. De nos jours ces volatiles sont malheurusement associés à la magie noire ou à la mort.

Dans la Grèce Antique, la Chevêche d'Athéna était l'aninmal préféré de la déesse de la sagesse, et protectrice d'Athènes. La Chevêche était si appréciée qu'elle devint indissociable de cette cité. On pensait qu'une lumière intérieure lui permettait de
voir dans l'obscurité. La Chevêche protégeait l'Acropole et les troupes grecques. Si une Chevêche survolait des soldats grecs avant une bataille, la victoire leur appartiendrait.
La Chevêche d'Athéna ornait les pièces de monnaie de l'époque, de sorte qu'on les nommait tout simplement "des chouettes". L'actuelle pièce grecque d'un euro € est à nouveau parée de la Chevêche d'Athéna.

Pour certains Indiens d'Amérique du Nord, les hiboux avaient une connotation bien plus positive qu'en Europe. Ces volatiles représentaient le lien avec le monde de l'au-delà et accompagnaient le voyage des âmes. Chez les Navajo et Mohave, l'âme des morts prenait la forme d'un hibou. En cas de malheur, les Cherokee demandaient conseil aux hiboux.

J'aime les chouettes et les hiboux et par ce post j'ai voulu prendre un peu leur défense..

Je vais peut être contrarier certains en ce qui concerne la chouette ...

Quand je vivais chez mes parents ,la fenêtre de ma chambre donnait en face d'un manoir...avec des arbres.
Plusieurs nuits de suite j'ai entendu la chouette chanter...je ne me suis pas posée de question..
La maison de retraite ou je travaillait se situait juste à côté du manoir...
Ce matin là je suis arrivée au travail et une pensionnaire m'a dit...As tu entendu la chouette chanter cette nuit ? je lui répond oui pourquoi ?
Quand la chouette chante c'est signe de deuil !
Je ne me suis pas inquiétée plus que ça...

Hasard,coincidence appelez ça comme vous voulez...
J'ai perdu deux de mes amis à un mois d'interval...

Voilà pour ma petite histoire...

Ba vi ! j'ai toujours quelque chose à raconter

Ce soir, j'ai décidé de vous faire partager une des histoires les plus populaire raconter sur l'Ankoù. Je continue donc à la suite de ce post. Voici la fameuse histoire de Fanch ar Floc'h...

- L'ANKOU ET LE FORGERON -

Le dernier travail d'un humble artisan

Fanch ar Floc’h était forgeron à Ploumilliau. Comme c’était un artisan modèle, il avait toujours plus de travail qu’il n’en pouvait exécuter. C’est ainsi qu’une certaine veille de Noël, il dit à sa femme après le souper:

- Il faudra que tu ailles seule à la messe de minuit avec les enfants : moi, je ne serai jamais prêt à t’accompagner : j’ai encore une paire de roues à ferrer, que j’ai promis de livrer demain matin, sans faute, et, lorsque j’aurai fini, c’est, ma foi, de mon lit que j’aurai surtout besoin.

A quoi sa femme répondit :

- Tâche au moins que la cloche de l’Elevation ne te trouve pas encore travaillant.

- Oh! fit-il, à ce moment-là, j’aurai déjà la tête sur l’oreiller.

Et, sur ce, il retourna à son enclume, tandis que sa femme apprêtait les enfants et s’apprêtait elle-même pour se rendre au bourg, éloigné de près d’une lieue, afin d’y entendre la messe. Le temps était clair et piquant, avec un peu de givre. Quand la troupe s’ébranla, Fanch lui souhaita bien du plaisir.

- Nous prierons pour toi, dit la femme, mais souviens-toi, de ton côté, de ne pas dépasser l’heure sainte.

- Non, non. Tu peux être tranquille.

Il se mit à battre le fer avec ardeur, tout en sifflotant une chanson, comme c’était son habitude, quand il voulait se donner du coeur à l’ouvrage. Le temps s’use vite, lorsqu’on besogne ferme. Fanch ar Floc’h ne le sentit pas s’écouler. Puis, il faut croire que le bruit de son marteau sur l’enclume l’empêcha d’entendre la sonnerie lointaine des carillons de Noël, quoiqu’il eût ouvert tout exprès une des lucarnes de la forge. En tout cas, l’heure de l’Elevation était passée, qu’il travaillait encore. Tout à coup, la porte grinça sur ses gonds.

Etonné, Fanch ar Floc’h demeura, le marteau suspendu, et regarda qui entrait.

- Salut ! dit une voix stridente.
- Salut ! répondit Fanch.

Et il dévisagea le visiteur, mais sans réussir à distinguer ses traits que les larges bords rabattus d’un chapeau de feutre rejetaient dans l’ombre. C’était un homme de haute taille, le dos un peu voûté, habillé à la mode ancienne, avec une veste à longues basques et des braies nouées au-dessus du genou. Il reprit, après un court silence:

- J’ai vu de la lumière chez vous et je suis entré, car j’ai le plus pressant besoin de vos services.

- Sapristi! dit Fanch, vous tombez mal, car j’ai encore à finir de ferrer cette roue, et je ne veux pas, en bon chrétien, que la cloche de l’Elévation me surprenne au travail.

- Oh ! fit l’homme, avec un ricanement étrange, il y a plus d’un quart d’heure que la cloche de l’Elévation a tinté.

- Ce n’est pas Dieu possible! s’écria le forgeron en laissant tomber son marteau.

- Si fait ! repartit l’inconnu. Ainsi que vous travailliez un peu plus, ou un peu moins!… D’autant que ce n’est pas ce que j’ai à vous demander qui vous retardera beaucoup; il ne s’agit que d’un clou à river.

En parlant de la sorte, il exhiba une large faux, dont il avait jusqu’alors caché le fer derrière ses épaules, ne laissant apercevoir que le manche, que Flanch ar Floc’h avait, au premier aspect, pris pour un bâton.

- Voyez, continua-t-il, elle branle un peu : vous aurez vite fait de la consolider.

- Mon Dieu, oui ! Si ce n’est que cela , répondit Fanch, je veux bien.

L’homme s’exprimait, d’ailleurs, d’une voix impérieuse qui ne souffrait point de refus. Il posa lui-même le fer de la faux sur l’enclume.

- Eh ! mais il est emmanché à rebours, votre outil ! observa le forgeron. Le tranchant est en dehors! Quel est le maladroit qui a fait ce bel ouvrage?

- Ne vous inquiétez pas de cela, dit sévèrement l’homme. Il y a faux et faux. Laissez celle-ci comme elle est et contentez-vous de la bien fixer.

- A votre gré, marmonna Fanch ar Floc’h, à qui le ton, du personnage ne plaisait qu’à demi.

Et, en un tour de main, il eut rivé un autre clou à la place de celui qui manquait.

- Maintenant, je vais vous payer, dit l’homme.

- Oh ! ça ne vaut pas qu’on en parle.

- Si ! tout travail mérite salaire. Je ne vous donnerai pas d’argent, Fanch ar Floc’h, mais, ce qui a plus de prix que l’argent et que l’or: un bon avertissement. Allez vous coucher, pensez à votre fin, et, lorsque votre femme rentrera, commandez-lui de retourner au bourg vous chercher un prêtre. Le travail que vous venez de faire pour moi est le dernier que vous ferez de votre vie. Kénavô! (Au revoir.)

L’homme à la faux disparut. Déjà Fanch ar Floc’h sentait ses jambes se dérober sous lui : il n’eut que la force de gagner son lit où sa femme le trouva suant les angoisses de la mort.

- Retourne, lui dit-il, me chercher un prêtre.

Au chant du coq, il rendit l’âme, pour avoir forgé la faux de l’Ankou.

Source : "Extrait de La Légende de la Mort d’Anatole Le Braz"

C'est triste qu'un être aussi serviable soit puni pour cela!!

clémentine a écrit:

C'est triste qu'un être aussi serviable soit puni pour cela!!

Disons qu'il y a des raisons à celà. Chaque contes fait passer un sorte de message.
Pour celui-ci, pour moi il y en a deux : le principale, est de faire son devoir de "bon chrétien" en allant à la messe de minuit. Et l'autre est un avertissement sur la surcharge de travaille pour ceux qui y consacrent tout leurs temps et donc de passer à coté des choses essentielles de la vie et d'y laisser la santé...

Voilà vue sous cet angle, l'histoire prend tout son sens... Et comme quoi, on ne marchande pas avec la mort...
Bonne soirée

J'avais bien saisi les enseignements de cette histoire, je dis simplement que je l'aurai trouvé mieux si ce forgeron avait été un méchant homme lol