Catherine Deshayes Monvoisin, dite «La voisin»

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Ceci fut probablement le premier vrai procès «satanique moderne». Mme Monvoisin, ce nom qui lui valut le surnom de «La voisin», tenait une boutique pour les nobles dames, où elle vendait des produits d’apparat et aussi quelques remèdes. Ceci aurait pu être une affaire tout à fait inoffensive, mais il se trouvait que La voisin pratiquait aussi des avortements, ce qui était, bien entendu, illégal. Il est a noter que selon les croyances religieuses, un bébé qui mourrait sans être baptisé se retrouvait dans les limbes. Mais, il fut aussi une croyance selon laquelle, lorsque qu’une femme était avortée, son enfant devenait automatiquement un ange. Ainsi, on appelait celles qui pratiquaient les avortements, les «faiseuses d’anges». Pour en revenir à La voisin, c’est de cette façon que nous l’appellerons dorénavant, des rumeurs couraient aussi à son sujet qu’elle pratiquait l’occultisme. Comme de fait, les rumeurs voulaient aussi qu’elle marchande avec le diable et qu’elle entretienne des lien privilégiés avec lui. Pour ajouter à cela, apparemment qu’elle volait des hosties bénies qu’elle revendait au prix fort, lui permettant ainsi de se ramasser une petite fortune. Cependant, n’allez pas croire que tout cela lui valut de se faire accuser de sorcellerie. Pas encore. Car à l’époque dont il est question, c’est-à-dire celle du roi Louis XIV, le roi soleil, les nobles et tous ceux qui fréquentaient la cour étaient, ni plus ni moins, fascinés par l’ésotérisme, et ils voyaient en l’occultisme que pratiquait La Voisin, un mysticisme innocent. C’est grâce à cela que La Voisin allait monter une affaire très payante qui sera connue plus tard sous le nom de «L’affaire des poisons».

L’affaire des poisons fut d’une terrible ampleur. La Voisin y joue, bien évidemment, le rôle principale. Grâce l’engouement marqué de la noblesse pour l’occultisme, La Voisin s’est vite créé des liens avec de nobles dames espérant arriver à leurs fins grâce à des décoctions préparées par La Voisin. En fait, vous l’aurez deviné, il s’agissait de poisons fort efficaces pour éliminer les indésirables. Ainsi, plusieurs dames firent usage d’un poison préparé à base d’arsenic pour se débarrasser de rivales. D’autres, comme la Marquise de Brinvillier, usèrent de la potion pour éliminer les adversaires dans leurs successions. En effet, la Marquise empoisonna son père et ses frères pour son héritage. Ayant un amant, elle tenta aussi de tuer son mari, mais en vain. Elle fut probablement condamnée à mort, pour meurtre et tentative de meurtre à l’aide du poison à base d’arsenic, qu’on appela aussi «poudre de succession». Il y eu aussi le cas de la Marquise de Montespan, ancienne maîtresse favorite du roi. On dit que, toujours en rapport avec La Voisin, elle fit des rites particuliers sur son corps nu, pour conserver les sentiments du roi à son égard, contre la nouvelle favorite de celui ci, Madame de Fontanges. On dit aussi, que Madame de Montespan fit également usage des poisons fournis par La Voisin.

Pendant la même période, La Voisin et ses collaboratrices se mirent à la magie noire, ou, ce que l’on pourrait voir une secte vouée à l’adoration du diable. En effet, en l’année 1666, La Voisin et ses suivantes se mirent à organiser des messes dans le jardin derrière une église satanique dont les murs avaient étés peints en noir. Une enquête menée pas les forces de l’ordre rapporta que pendant la période où ses pratiques eurent lieu, il fut question d’enfants mutilés, égorgés et donnés en sacrifice. Mais, il semblerait qu’il s’agissait surtout de fœtus, fruits des fréquents avortements, qui furent conservés. Mais le plus épouvantable dans cette affaire satanique fut que nombre de gens issus de la noblesse ont participé à ces messes. On mentionna, entre autres, la Marquise de Montespan qui offrit son corps au diable en s’étendant nue sur l’autel. Il fut question également de prêtres qui tendaient aux participants, un mélange dégoûtant fait de sperme, de sécrétions sexuelles féminines et de sang de chauve-souris.

Il est évidant que tout était lié. La plupart des gens ayant fait usage des poisons s’étaient retrouvés dans la «secte de La Voisin», je crois qu’on peut la nommer ainsi. Le démantèlement de toute cette affaire donna lieu à des accusations, et La Voisin fut condamnée et brûlée vive en 1680 sur la place de Grève. Ce fut le sort d’autres participants aux messes sataniques. Mais lorsqu’il fut question de Madame de Montespan, le roi Louis XIV comprit que cela lui porterait ombrage. Il conseilla alors aux magistrat d’étouffer l’affaire et que plus personne n’en entende parler.

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